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Une « déferlante » d’importations de poulet en France

D’après l'Anvol, l’interprofession de la volaille de chair, les importations sont essentiellement utilisées par la restauration hors domicile et les entreprises de seconde transformation pour la réalisation de produits élaborés.

L’interprofession de la volaille de chair (Anvol) rapporte une nouvelle progression de 5,3 % des importations françaises de viande de poulet sur le premier semestre de 2023. À la faveur de droits de douane nuls, l’origine ukrainienne explose en France comme dans le reste de l’Europe.

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41 % en 2020, 45 % en 2021 et désormais 50,5 % en 2022 : la part de poulets consommés en France en provenance d’autres pays ne cesse de s’accroître. La crise de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a favorisé cette tendance. En 2022, la production française de poulets s’est érodée de 1 % par rapport à 2021. Sur les six premiers mois de 2023, les mises en place sont en retard de 2,8 % sur un an.

D’après l'Anvol, l’interprofession de la volaille de chair, les importations sont essentiellement utilisées par la restauration hors domicile et les entreprises de seconde transformation pour la réalisation de produits élaborés. Or « la croissance de la consommation de poulet est réalisée essentiellement dans ces segments », observe Yann Nédelec, directeur de l’Anvol, lors d’une conférence de presse ce jeudi 7 septembre 2023 à Paris.

« Arrivées massives d’Ukraine »

Fait marquant sur le premier semestre de 2023, les importations françaises de viande de poulet en provenance d’Ukraine sont en hausse de 75 % par rapport à 2022. À l’échelle de l’Union européenne, « on observe aussi des arrivées massives d’Ukraine, souligne Gilles Huttepain, vice-président de l’Anvol. Sur les quatre premiers mois de l’année, les importations en provenance de ce pays ont bondi de 137 %. Cela représente de 20 000 à 25 000 tonnes par mois. »

Ces flux sont favorisés par un accord commercial entre l’Union européenne et l’Ukraine noué dans le cadre du conflit en cours avec la Russie. Il a été renouvelé le 1er juin dernier. Ce cadre permet à l’Ukraine de bénéficier de droits de douane nuls pour exporter vers l’Union européenne. « Nous demandons au ministre de l’Agriculture d’activer la clause de sauvegarde pour empêcher la poursuite de ces flux », appuie Gilles Huttepain. Et Jean-Michel Schaeffer, président de l’Anvol, de souligner que « depuis un an, peu de décisions politiques ont été prises en faveur de la souveraineté alimentaire ».

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